Lettre reçue par la Rédaction
Chers amis,
72 heures plus tard, le pays est en crise -- le ministre de
la Défense a démissionné pour exprimer son dégoût, les Boliviens sortent
manifester en masse dans les rues de tout le pays et le président Evo Morales a
été contraint de suspendre temporairement la construction de l'autoroute.
Cependant, de puissantes multinationales sont déjà en train de se répartir les
dividendes de cette importante réserve naturelle. A présent, nous ne pouvons
garantir le détournement de l'autoroute et la protection de la forêt que si le
monde soutient ces courageux indigènes.
Avaaz vient de remettre une
pétition urgente de 115 000 signatures de Boliviens et Latino-Américains à deux
principaux ministres du gouvernement -- préoccupés par la pression publique
massive, ils sont sur la défensive. Suite à cette violence brutale, faisons
encore monter la pression et alertons le monde entier pour mettre fin à la
répression et stopper la construction de l'autoroute. Cliquez ici pour signer
la pétition urgente -- elle sera remise de façon spectaculaire au président
Evo Morales lorsque nous aurons atteint 500 000 signatures:
http://www.avaaz.org/fr/bolivia_stop_the_crackdown_fr/?vl
Des
milliers d'amérindiens ont marché pendant 6 semaines de l'Amazonie jusqu'à la
capitale. Finalement, au cours d'une réunion avec Avaaz la semaine dernière, le
ministre bolivien des Affaires étrangères s'est engagé à ouvrir le dialogue avec
les leaders de la contestation. Samedi dernier, il est allé parler aux
manifestants, mais lorsqu'il a refusé d'accéder à leurs principales
revendications, ils l'ont obligé à marcher avec eux pour passer le barrage de
police. Le jour suivant, les troupes ont donné l'assaut sur le camp des
manifestants, ont violemment battu et arrêté des centaines d'entre eux, puis les
ont fait monter dans des bus pour les évacuer de force.
L'autoroute en
projet s'étirerait sur 300 kms et sectionnerait en plein cœur le parc national
d'Isiboro Sécure (TIPNIS en espagnol), le joyau de l'Amazonie bolivienne,
célèbre pour ses gigantesques arbres, son incroyable diversité écologique et ses
eaux limpides. L'importance extraordinaire de la faune et de la flore du TIPNIS
lui ont valu le statut de zone doublement protégée -- c'est à la fois un
Parc National et une réserve indigène. L'autoroute est financée par le Brésil et
devrait relier le Brésil aux villes portuaires du Pacifique. Mais en vérité,
elle constituerait une voie empoisonnée qui détruirait ces communautés et la
forêt, et laisserait la voie libre à l'exploitation de cette terre vierge
par les sociétés forestières, pétrolières et d'exploration minière, et par des
exploitations industrielles et agricoles à grande échelle. Une étude récente a
estimé que 64% du parc naturel serait déboisé d'ici à 2030 si l'autoroute
était construite.
Tant le droit bolivien que le droit international
attestent que les chefs indigènes doivent être consultés si le gouvernement
souhaite s'emparer de leurs terres, tandis que les communautés indigènes
réclament des alternatives plus sûres pour favoriser la croissance économique et
l'intégration régionale. Mais le gouvernement a ignoré l'expression de leur
opposition et a sciemment omis d'examiner tout tracé d'autoroute alternatif qui
passerai à l'extérieur du TIPNIS. En lieu et place, Morales fait pression
pour un référendum dans la région, ce qui ferait fi de la loi et est
considéré par beaucoup comme une tentative d'inventer de toutes pièces un
consentement illégitime.
Morales, premier président amérindien de
Bolivie, est mondialement connu pour ses prises de position fortes pour la
défense de l'environnement et des populations indigènes. Encourageons-le à
rester fidèle à ses principes, alors que le conflit latent a violemment atteint
le point d'ébullition, et soutenons ceux qui sont en première ligne et qui
luttent pour la protection de l'Amazonie et le respect des communautés indigènes
-- signez cette pétition urgente pour stopper la répression et l'autoroute
illégale:
http://www.avaaz.org/fr/bolivia_stop_the_crackdown_fr/?vl
Encore
et encore, la protection de la terre dont nous dépendons tous et les droits des
peuples indigènes sont sacrifiés par nos gouvernements sur l'autel du
développement et de la croissance économique. Nos dirigeants choisissent souvent
l'exploitation minière et la déforestation aux dépens de notre propre survie --
ce qui profite régulièrement aux sociétés étrangères. Dans le futur que nous
voulons tous, l'environnement et la vie de personnes innocentes passent avant le
profit. Le président Evo Morales a maintenant la chance d'appuyer son peuple, de
sauver l'Amazonie et de refonder les bases d'un véritable développement pour
l'Amérique latine.
Avec espoir,
Luis, Laura, Alice, Ricken, David,
Diego, Shibayan, Alex et toute l'équipe d'Avaaz
SOURCES:
Bolivie:
Evo Morales suspend un projet routier (L'Express/AFP)
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/bolivie-evo-morales-suspend-un-projet-routier_1034380.html
Bolivie: démissions de ministres en série après la mobilisation contre
un projet de route à travers l'Amazonie (20minutes/AFP)
http://www.20minutes.fr/article/795798/bolivie-demissions-ministres-serie-apres-mobilisation-contre-projet-route-travers-amazonie
L'intervention contre une marche d'Indiens amazoniens provoque un tollé
(France 24/AFP)
http://www.france24.com/fr/20110926-bolivie-indigenes-amerindiens-environnement-politique-intervention-marche-amazonie-yucumo
Article citant une étude sur les prévisions de déforestation (en
espagnol)
http://www.lostiempos.com/diario/actualidad/vida-y-futuro/20110703/analisis-historico-y-proyeccion_132222_268061.html
En Bolivie, la route qui a coûté à Evo Morales le soutien des Indiens
(Le Monde)
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/09/27/en-bolivie-la-route-qui-a-coute-a-evo-morales-le-soutien-des-indiens_1578252_3222.html
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