vendredi 5 août 2011

L'initiation à l'Alchimie en sept étapes, d'après les textes de Léon Gineste

L’alchimie: comment l’enseigne-t-on et la pratique-t-on à notre époque ?

Les sept étapes de l’initiation au grand art par notre invité d’honneur Léon Gineste, alchimiste moderne.
Le parcours du combattant des alchimistes se définit en sept points qui ne se succèdent pas toujours selon l’ordre que je vais donner car le tempérament et les particularités de celui, ou de celle, qui s’engage sur cette voie, va définir un parcours individuel. Mais d’abord voici les sept points :

- 1)L’étude.
- 2)L’acquisition de la connaissance imaginative.
- 3)L’acquisition de l’écriture de l’esprit.
- 4)La pierre philosophale
- 5)La correspondance entre macrocosme et microcosme.
- 6)L’élévation dans le macrocosme.
- 7)L’adepte couronné ou béatitude divine

  Nous sommes confrontés aux étapes de notre chemin quand nous décidons d’en suivre un, notamment ici celui de l’alchimie. Par où, et par quoi, commencer?

Approcher l’esprit par la découverte des textes

Un point n’est pas précisé ici car il est évident, c’est le travail de l’élève pour se familiariser avec les textes des alchimistes. Cette étape préparatoire, même si elle est nécessaire, ne fait pas partie de l’étude telle qu’elle est comprise en alchimie et n’entre donc dans l’un de ces sept points. Elle en constitue cependant le; prélude indispensable.

     Il est vrai que l’étape initiale fait partie de tous périples. Il est même impossible de débuter autrement au risque de ne plus s’y retrouver. Ce n’est pas tout de dire qu’il faut travailler avec l’esprit encore faut-il avoir l’esprit pour travailler. Comme l’esprit ne s’attrape pas avec un bocal, comme une mouche, alors c’est à nous de ruser, d’observer, de réfléchir, et de jouer avec lui.


L’alchimie est un jeu d’esprit avec l’esprit, un papillon qui passe dans un flamboiement coloré.

Le néophyte aborde donc l’étude dans un premier temps. À cela, pas de surprise sauf s’il ne s’agit pas de l’étude telle que nous la concevons.

Apprentissage de la pensée non-sensorielle
 
Saisissons d’abord que l’alchimiste va œuvrer sur l’impalpable dont la matière première sert de support et par la suite d’accumulateur. L’étude sera, de ce fait, l’acquisition de représentations et de concepts associés à une perception et pensée non sensorielle.

Résonnance entre la pensée et la matière
N’oublions pas la permanente analogie et correspondance entre les processus. De ce fait
aux phénomènes non sensoriels du laboratoire répond une pensée non sensorielle. C’est une mise en résonance nécessaire. Telle est l’importante raison pour laquelle tout alchimiste est passé par cette acquisition d’une manière ou d’une autre. Il n’en a pas toujours eu conscience. Si cette étape initiale n’est pas franchie les travaux au laboratoire ne peuvent aboutir.


La synchronicité
(Voir notre article sur la Prophétie des Andes, livre culte http://notre-revue-parlede-vous.blogspot.com/2011/06/la-prophetie-des-andes-livre-culte.html)
C’est par ailleurs la raison fréquente de stagnation et de l’incompréhension, où des travaux se heurtant à un barrage contrecarrant systématiquement l’indispensable synchronicité, pendant des années, voire des dizaines d’années. Inutile de souligner que la synchronicité, qui fait partie des belles découvertes de C. G. Jung, n’est autre, en alchimie, que l’empreinte du tout Puissant, un prélude au Don de Dieu qui conditionne la réussite.

Détacher l’esprit de ses représentations coutumières
Toute pensée et perception sont habituellement liées au monde sensoriel extérieur.
(Voire notre article à ce sujet : "Triompher et être heureux dans une relation d’après Paul Watzlawick".Posez une main sur la table, vous sentirez le contact avec la table et ce faisant vous penserez à la table, même si vous avez les yeux fermés. C’est cette pensée qui associe la perception à l’objet table qui est pensée sensorielle. 

Recours aux mathématiques
Pour parvenir au non sensoriel, la perception du contact avec la table doit être débarrassée de l’image de la table. Seule doit persister la perception sans image. Il est important que le néophyte s’habitue à penser, même lorsque la source de sa réflexion ne se trouve que dans son for intérieur, dénuée de lien avec le monde extérieur. C’est ici que le calcul mental et la pratique des mathématiques peuvent s’avérer d’un grand secours.


Recours à l’imaginaire
Pour les non-matheux, s’imaginer des choses que l’on n’a jamais vues et ne sont pas visibles est la meilleure façon d’exercer cette pensée non reliée aux sens. Par exemple, lire les premières lignes de la genèse :"Or la terre était un chaos, et il y avait des ténèbres au-dessus de l’abîme, et l’esprit de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : Que la lumière soit", et la lumière fut.

 
S’imaginer le chaos, les ténèbres et l’esprit de Dieu planant sur les eaux obscures et voir la lumière jaillir de la nuit, naître, s’élaborer à partir de la nuit, et jaillir pour la première fois, quel feu d’artifice au-dessus de votre tête quelle beauté que la lumière qui révèle, comme un rideau que l’on tire, d’immenses horizons…

Le détachement
Par ce genre d’images, nous pouvons nous libérer de ce que nous voyons autour de nous. En considérant les conditions qui régnaient dans un passé lointain, nous voyons que le non-sens devient sens. Nous nous éduquons ainsi à quitter nos conditions sensorielles. Nous mettons devant nous l’image de choses que nous ne connaissons pas aujourd’hui. Notre pensée se distance ainsi de ce qui est de l’ordre du possible aujourd’hui.
  L’étude c’est cela, elle repose sur des images de situations qui ne sont pas là ou qui ne sont plus là. Ce que l’on appelle étude dans le sens initiatique repose sur l’exercice d’une réflexion sur des images de conditions qui n’existent plus.

2) L’Initiation en alchimie :
l’étape de la connaissance imaginative

Après avoir dominé l'apprentissage de la pensée non sensorielle,  nous allons découvrir l'évolution par des analogies imaginaires, qui nous ouvriront à la connaissance spirituelle de l'alchimie.
La deuxième activité est, en quelque sorte, complémentaire de la première. Il s’agit maintenant d’œuvrer sur la connaissance imaginative, en travaillant sur la vision d’un état actuel rattaché à  son concept évolutif. Nous allons aborder l’évolution de la création d’un point de vue spiritualiste, ainsi que la globalité de la vie en fonction des correspondances et des analogies entre ses différents règnes.
La science explore la matière à partir du visible. L’alchimie opère sur la matière à partir de l’invisible. De ce fait, elle ne saurait être comprise autrement qu’une pré-chimie balbutiante cherchant ses repères en se référant à des concepts qui peuvent paraître naïfs, et même parfois absurdes.
 
  Sur Terre, les plantes nous ont précédés pour enrichir l’atmosphère terrestre en oxygène afin de préparer notre venue,  en manifestant des perfectionnements qui préfigurent notre évolution. Regardons donc une plante qui plonge ses racines dans le sol. Observons ce végétal, en ayant l’esprit attentif à toutes les correspondances et les analogies avec les autres règnes qui vivent grâce à lui.  
3 et 4): De l’écriture ésotérique à la pierre philosophale,les dernières étapes de l’initiation alchimique

Sans cette connivence entre créateur et être créé, à travers ce dénominateur commun qu’est l’Esprit, l’alchimie ne pourrait exister.
(Léon Gineste)

D’après Léon Gineste, l’image est une écriture. La contemplation d’une image ou d’un phénomène naissant au laboratoire alchimique reflète les grandes forces de la nature, qui n’agissent pas seulement sur l’imagination, mais aussi sur la volonté de l’adepte.

La force originelle créatrice qui vit dans la volonté humaine est la même que celle qui agit dans tout l’univers créé extérieur. Le travail au laboratoire la renforce par une sorte d’osmose d’ordre spirituel.


3) L'écriture ésotérique
J’ai parlé d’images issues du laboratoire car nous sommes en alchimie, mais les images peuvent avoir une autre origine. Lorsque nous laissons agir en nous des clichés comme celui du graal ouvert tel le calice d’un bouton d’or épanoui au soleil, nous accueillons en nous l’action de l’écriture secrète de la nature. 
Regarder une plante au soleil entourée d’êtres butineurs, voir les lances du soleil féconder ces êtres, caresser la fleur et traverser la goutte de rosée qui miroite d’esprit, c’est cela lire l’écriture secrète de la nature. Vous pouvez penser que c’est devenir poète, c’est vrai, mais cette poésie est lecture des secrets de la nature par des contemplations sur les magnificences de la vie.

Savoir s’arrêter devant un calice de fleur qui s’ouvre au bord du chemin est l’assurance que, bientôt, l’écriture secrète de la nature sera à notre portée, et que même le bruit « incohérent » des orchestres d’insectes formera l’étrange mélodie d’un texte déclamé.

C’est la raison pour laquelle les anciens chrétiens (avant 1054) disait qu’il existe deux livres sacrés qui transmettent le même message : celui des Écritures et celui de la Nature, ce que n’ignoraient pas les alchimistes chrétiens comme Don Belain ou Pierre-Jean Fabre.

4) La pierre philosophale

En ce lieu, nous sommes évidemment au cœur du sujet. Il ne peut porter ses fruits que par l’accomplissement des étapes précédentes (Voir nos articles : l’alchimie: comment la pratique-t-on et l’enseigne-t-on à notre époque ? et L'’initiation en alchimie : l’étape de la connaissance imaginative).

Lors de la création Dieu imprégna le monde de son esprit afin que toutes choses puissent exister. De ce fait, l’Esprit est présent partout et tout peut faire office de matière première sur laquelle œuvrera l’alchimiste.
  Le choix de la matière première est restreint du simple fait que toutes les matières ne sont pas faciles à fondre ou à pulvériser.
Par ailleurs, toutes ne sont pas imprégnées d’esprit de la même manière.
Les plus appropriés sont des métaux qui ne sont pas encore des métaux, du moins en apparence. Nous avons le mercure, qui est à l’état liquide.
 D’autres minerais présentent des conditions tout aussi intéressantes.
De ce fait, les alchimistes ne travaillèrent pas toujours sur la même matière, ainsi Fulcanelli œuvra pour la voie sèche, sur l’antimoine et la cobaltine, mais en suivant le même principe d’élaboration. 

Si l’on voulait définir la matière première, ce serait comme étant une parcelle du chaos originel.
Il est un autre phénomène auquel l’alchimiste prête la plus grande attention :
quand on chauffe une matière, son esprit s’échappe, et de ce fait elle devient "morte",  alors que sa composition chimique n’a pas changé.

 La pierre philosophale est une substance débordante d’esprit à un tel degré qu’elle acquiert des propriétés régénératrices et favorisant les transmutations.

5, 6 et 7) : Du microcosme au macrocosme, la dernière étape de l'initiation alchimique,
ou la métamorphose finale.

À tout ce qui se déroule à l’échelle de l’univers correspond un processus miniature analogue dans l’être humain, ainsi que dans la matière première, prima mater, de l’œuvre alchimique. 

 Nous savons que l’alchimiste recrée, à l’image de Dieu, un « monde » à partir d’un reste de chaos originel. Cette matière animée va évoluer jusqu’à manifester des correspondances avec l’univers et l’humanité. 
 Les derniers articles de Léon Gineste sur L’esprit de Brénac, trésor de Saunière, dans son volet consacré à Rennes Le Château, sont suffisamment évocateurs à ce propos. 

Correspondances
L’alchimiste découvre avant tout les correspondances entre lui-même et le cosmos en vue d’établir une relation de plus en plus solide avec lui, lien qui trouvera son apothéose dans l’Adeptat final. Arrivé à cette phase, il se révèle comme participant pleinement de l’univers.

Analogies
En se concentrant sur ce qui se déroule en lui et dans l’athanor, son four-laboratoire expérimental, l’apprenti parvient intuitivement, par métaphores et par liens cabalistiques, à saisir les processus se déroulant à l’extérieur dans le cosmos.
  

 De l’œil au soleil
En méditant sur le symbolisme de l’œil, récepteur de la clarté, qui fut formé par et pour la lumière du soleil, on en découvre  l’analogie avec l’astre solaire, traduit fidèlement par son dessin en forme de cercle avec un point au centre, et l’iris irradiant autour.

Des astres aux corps humains
Il devient possible de connaître la totalité de l’univers en  l’étudiant par l’intermédiaire de l’être humain. A l’époque où l’astrologie était une science initiatique, l’un de ses buts était d’établir des correspondances entre les organes et les signes du zodiaque, comme l’illustrent les gravures médiévales.

Métamorphose
Le programme est le suivant : en s’observant lui-même et en se concentrant sur sa matière en devenir dans l’athanor, l’adepte découvre les chemins particuliers conduisant au grand univers, une fois né en lui un solide sentiment de ne faire qu’un avec le tout cosmique.

Cette progression est lente, à l’image de la métamorphose qui s’opère au sein du laboratoire.
C’est ainsi qu’il étend progressivement la vitalité et la perception de son propre organisme à la totalité de l’espace.
On parle alors d’homme galactique. Cet homme se trouve en tous les êtres et devient capable d’éprouver le sentiment de divine béatitude.
Il s’élèvera en laissant la peau du vieil homme comme l’illustre la dernière planche du Mutus Liber.

Source: Aspects de l'Initiation Alchimique, article rédigé par notre invité d'honneur Léon Gineste Retrouvez-le dans nos pages Contacts, Ésotérisme, dans tous nos articles sur l'Initiation Alchimique et dans "Rennes-le-Château, les cartes du trésor".

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