jeudi 18 août 2011

Invitation au voyage, l’Éthiopie découverte par Loïc Rousseau

Un poème de rêve pour un récit d’aventures en Afrique, grâce à notre invité d’honneur qui partage ici sa passion et ses découvertes inédites.
L'invitation au voyage
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Charles Baudelaire, poète français, 1821-1867

Loïc Rousseau, éternel amoureux de notre Planète
"Je suis tombé dans la marmite du voyage à l’âge de 14 ans, en classe de seconde, littéralement subjugué par le récit de mon professeur de géographie, un saint curé vendéen de retour d’un voyage initiatique en URSS. 
Quelques 50 ans plus tard, après avoir parcouru plus de 30% de notre belle terre, désormais retiré des affaires, j’ai décidé de partager avec d’autres voyageurs mes rencontres, mes aventures et mon enthousiasme.
Région de Labilela, volcans actifs



La récente découverte de l’Ethiopie résonne comme un point d’orgue dans ma vie de voyageur. Ses ethnies, ses paysages, ses trésors architecturaux en font une destination incomparable et passionnante découverte en 3 étapes, Lalibela, le territoire des Afars et ses volcans, et enfin la rencontre tant attendue avec les peuples primitifs de la basse vallée de l’Omo".

Lalibela, la Mecque des chrétiens orthodoxes
Lalibela, église
Après une soirée animée à Addis Abeba, nous atterrissons à Lalibela, sur les Hauts-Plateaux d’Abyssinie, pour la fête de l’Epiphanie. Des moments poignants au cœur des églises rupestres, partagés avec une population venue à pied de campagnes lointaines, drapée de blanc selon la coutume. Nous défilons avec une foule en liesse qui entonne des chants liturgiques accompagnés du cliquetis des sistres et du tambour, selon une tradition pratiquée depuis le 6ème siècle.

Le Danakil, l’une des zones les plus stériles de la terre
Plaine du Danakil
 Au milieu de paysages époustouflants nous nous dirigeons ensuite vers la dépression du Danakil, passant en deux jours de 2 500m d’altitude à moins 120m sous le niveau de la mer.
Nous suivons l’une des pistes des caravanes de sel et rencontrons nos premiers dromadaires. Ils reviennent du lac Kharoum ou s’y rendent pour y charger leur précieuse marchandise.
Sur l’étendue blanche du lac, une fourmilière humaine est occupée à découper et à façonner des briques de sel que les dromadaires emporteront dans des contrées lointaines. Chacun se livre à un corps à corps avec un environnement hostile où le peuple Afar est en lutte perpétuelle pour sa survie.


Très proche, le volcan Dallol est un cratère unique au monde, une vaste zone désolée connue pour ses curieuses formations géologiques : sources chaudes et acides, petits geysers gazeux, vasques d'acides isolées par des corniches de sel, concrétions d'évaporites, de chlorure de magnésium, de saumure et de soude solidifiée. Le tout sur un fond blanc, jaune, vert et rouge ocre, due à la forte présence de soufre, d'oxyde de fer, de sel et d'autres minéraux.
A quelques heures d’une piste rocailleuse où nos chauffeurs sont souvent à la peine, nous abordons les pentes douces duvolcan l’Erta Ale. Après 4h de marche, nous sommes au sommet.
A 90 m sous nos pas, le lac de lave prend une dimension magique la nuit venue. La vision de la lave en fusion dessinant des arabesques au fond du cratère est spectaculaire et nous restons sans voix dans la nuit, au bord d’un gouffre qui fascine.


Les peuples primitifs de la basse vallée de l'Omo
 Dès les premiers contacts nous nous sentons à l’aise au milieu de gens qui semblent bienveillants, au milieu de femmes aux traits fins et souvent très belles. Hommes et femmes ont les épaules, bras et poitrines ornés de scarifications. Peu à peu une certaine connivence s’installe entre voyageurs un peu voyeurs et ce peuple détenteur d’un extraordinaire patrimoine culturel.
C’est en musique et en chanson que nous allons nous quitter. Le peuple Surma et ses enfants resteront gravés dans nos cœurs, même si nous sommes repartis avec mille images toutes plus exceptionnelles les unes que les autres glanées tout au long de ce circuit de 5 000km et de ces 30 jours en Ethiopie.


Epilogue…

Comme moi, nul doute que vous vous posiez mille questions sur ce pays dont les medias ne parlent jamais, sauf en cas de famine, alors qu’il est potentiellement le grenier à blé de l’Afrique. Des interrogations aussi sur ces peuples dont certains, composés de moins de 1 500 individus, risquent de disparaître… 
"En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle", écrit Bâ Amadou Hampâté.
Découvrez avec moi ce pays envoûtant dont on ne sort pas intact sur : www.jaimelevoyageaventure.com.
Je vous donne prochainement rendez-vous pour d’autres aventures sur les Petites Iles de la Sonde, avant d’aller découvrir pour vous le Brésil puis le Cameroun".
Loic Rousseau.
Exposition des portraits ethniques en Ethiopie d’Odile Maupetit-Rousseau au Mans, à la librairie Doucet en octobre 2011 et à la librairie Thuard en décembre 2012.

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