Umberto Eco rend hommage dans son œuvre au célèbre écrivain argentin, en créant le personnage Jorge de Burgos, un bibliothécaire aveugle environné de mystères.

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Christian Slater dans le rôle d'Adso |
Mais c’est autour du sévère moine Jorge de Burgos, qui détient l’unique exemplaire au monde de la Poétique d’Aristote, livre qui recèle la clef de l’énigme, et de la bibliothèque, emprunte à La Bibliothèque de Babel, célèbre nouvelle de Jorge Luis Borges, et pour finir dans la structure même du récit en sept chapitres, que l’allusion la plus évidente est faite au célèbre écrivain argentin.
La préface
Umberto Eco nous y raconte, dans un style emprunté à son contemporain latino américain, un mystère compliqué au sujet d’un ouvrage de l’Abbé Vallet, qui fut résolu dans la ville de Buenos Aire, en Argentine, où naquit précisément Jorge Luis Borges en 1899, en s’y référant sans le mentionner. ![]() |
Jorge Luis Borges |
Guillaume de Baskerville, un détective du moyen âge
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Sean Connery dans le rôle de Guillaume de Baskerville |
Dès le début du film, Guillaume de Baskerville démontre sa perspicacité d’enquêteur en devinant l’emplacement des toilettes, suivant une logique propre aux romans policiers. Il s’avoue très ému à l’idée d’approcher la légendaire bibliothèque de l’Abbaye, réputée pour détenir des exemplaires uniques de textes sacrés, mais aussi de philosophie, tels que la Poétique d’Aristote, qui souligne les bienfaits du rire, considéré comme diabolique par Jorge de Burgos. Or l’accès de la bibliothèque se trouve interdit aux visiteurs, ainsi qu’à l’ensemble des moines.
Le contexte
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Michael Lonsdale dans le rôle de l'abbé |
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F. Murray Abraham dans le rôle de Bernardo Gui |
Des pages mortelles
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Feodor Chaliapin dans le rôle de Jorge de Burgos |
Umberto Eco trace avec prodige un portrait inversé, ou surréaliste, de Jorge Luis Borges, le transformant en un personnage sévère et austère, emprunt d’obscurantisme, étroit d’esprit et fermé à toute nouveauté, alors que l’œuvre et la vie du célèbre auteur argentin témoignent des qualités opposées : avant-gardiste, militant politique engagé contra la dictature, durant laquelle il dû s’exiler hors d’Argentine, humoristique dans ses pastiches de romans policiers, précurseur dans son genre littéraire.
La bibliothèque


Il devient alors évident que le véritable responsable des morts et de toutes les tragédies de l’histoire réside dans l’obscurantisme, dans le désir de conserver la culture hors d’atteinte des moines eux-mêmes, pour mieux dominer leur esprit, au sein de la crise que connaît l’église dans sa chasse aux sorcières. Au-dehors, on tente de brûler les hérétiques, mais c’est finalement l’inquisiteur Bernado Gui qui sera mis à mort par la foule révoltée. Au-dedans, on préfère détruire des ouvrages précieusement conservés depuis l’antiquité, que de risquer d’ébranler les pensées dogmatiques du bibliothécaire, qui terminera sa vie dans l’incendie.
Le titre «Le Nom de la rose» renvoie donc au plaisir interdit pour les moines, que ce soit celui du rire, de la gaité futile, de la distraction, ou de la femme.
A force de flammes et de sang, le progrès fait son œuvre, incarné par l’esprit méthodique et rationnel de Guillaume de Baskerville, dont l’émerveillement pour la logique, qu’il trouve dans les événements les plus surréalistes qui soient, et la passion pour le langage des signes et des symboles, réunissent pour finir en un seul personnage son créateur Umberto Eco, et l’écrivain duquel le livre est en partie inspiré, Jorge Luis Borges.
Le chiffre sept
Le Nom de la rose est une histoire en sept chapitres, chiffre symbolique qui représente le nombre des jours et des étapes successives de l'enquête, ainsi que le nombre des morts. Il existe de même un livre de Jorge Luis Borges qui réunit sept conférences, données dans diverses universités, que l'on peut considérer comme sept essais. Dans ce petit recueil, baptisé Les Sept Nuits (Siete Noches), en miroir au sept jours du Nom de la rose, on trouve un texte sur les cauchemars, sur les Mille et une nuits, sur la Divine Comédie de Dante, sur le bouddhisme et sur d'autres thèmes que Borges exploite et nous fait partager. 
- Le Nom de la rose, éditions Grasset, 1990, Paris
- Le Nom de la rose,film de Jean-Jacques Annaud, 1986.
- Wikipédia.
Article dédicacé à notre invité d’honneur Jean-Luc Mercier, qui a choisi Le Nom de la rose comme film-culte.
Jean-Luc Mercier, enseignant retraité, botanniste, écrivain, auteur, rédacteur, et souvent bénévole free-lance.
Sur Facebook, en tant que Jean-Luc Mercier.
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